BTCC WTCC - Au tour des Anglais d'affronter l'arrivée du diesel

2008-04-03

Après avoir mis sans dessus dessous le championnat du monde pour voiture de tourisme (WTCC), la technologie turbo diesel prend cette année d'assaut le vénérable BTCC, alors que les Léon de l'équipe d'usine SEAT Sport UK sont équipées du même moteur TDi que leurs cousines du WTCC.

Par contre, contrairement à son apparition dans le championnat du monde, les débuts du TDi à Brands Hatch ont été plutôt discrets, alors que le vice-champion Jason Plato a réussi à inscrire 2 podiums en 3 tentatives et à qualifier la voiture à environ un dixième de seconde de la position de tête, un résultat probablement très près de celui qu'il aurait obtenu avec la SEAT à essence standard.

Partir d'une bonne intention...

Soucieuse d'offrir une fenêtre aux manufacturiers pour présenter des technologies alternatives, la FIA autorise à travers sa règlementation S2000 l'utilisation de moteurs diesel depuis quelques temps déjà. Puisque le BTCC utilise les mêmes spécifications de voitures, il était à prévoir que le diesel y fasse aussi son apparition.

Une fois une réglementation écrite et acceptée, il reste toujours l'étape fatidique de l'application en piste, où on est alors bien loin de la théorie. Bien que les voitures TDi produisent, comme prévu, des temps au tour équivalents à ceux des voitures à l'essence ordinaire, leur comportement en piste pour y arriver est complètement différent. Pénalisées de 30 kg (en grande partie au dessus de l'essieu avant), les voitures diesel sont beaucoup plus lentes en virage, mais produisent aussi beaucoup plus de couple, ce qu'il leur permet de reprendre le terrain perdu en ligne droite et qui devrait équilibrer les performances totales.

Selon Alain Menu, pilote Chevrolet du WTCC et ancien champion du BTCC, cette différence rend, par contre, les dépassements quasi impossibles, car en dépit de la lenteur en virage, le surplus de couple des SEAT se traduit dans les faits par une avance de 4 à 5 longueurs à chaque accélération, à cause de laquelle il devient impossible de dépasser au freinage suivant.

Complexe à équilibrer

Le problème d'équilibrage des performances restera aussi complexe à court terme, car le développement des ajustements de ces voitures doit être repris de zéro, ce qui entraîne inévitablement une plus grande variabilité dans les performances des voitures d'une course à l'autre.  Cette différence est amplifiée par le fait qu'une seule équipe par championnat tourne présentement avec la mécanique diesel. Les manufacturiers tirent alors tous de leur côté de la couverture à chaque épreuve du WTCC, prétendant tantôt que le diesel est handicapé par les restrictions d'entrée d'air qu'on lui impose, alors que de l'autre côté, ce sont les équipes roulant à l'essence standard qui croient qu'elles seront désavantagées.  Par exemple, les dirigeants de Chevrolet prétendent être désavantagés, pour ce week-end, alors que les bolides du WTCC respireront l'air raréfié du Mexique.

La FIA se retrouve donc à chaque week-end à jouer autant aux médiateurs qu'aux organisateurs de course, afin de ne pas perdre l'appui des manufacturiers d'un côté et de l'autre de la clôture. Pour le moment la controverse des combustibles semble vouloir épargner le BTCC, mais parions que, puisqu'elle est la raison d'être des courses, pour voitures de tourisme, la guerre des manufacturiers n'a pas fini de faire jaser cette saison!

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