WTCC - La suite des choses

2008-03-20

Les Anglais l'appellent Silly Season. Ici, notre terme pour désigner cette période de l'année est beaucoup moins évocateur : intersaison. N'en demeure pas moins qu'il est le moment le l'année où courent les rumeurs les plus folles à propos du sport automobile. Les longs mois d'hiver nous donnent amplement le temps d'imaginer des saisons de rêve avec des affrontements spectaculaires et de grilles de départ qui débordent de voitures.

Le WTCC a bien sûr contribué à ces rêveries cet hiver, alors que l'on a vu apparaître, non pas de simples rumeurs, mais des annonces officielles de deux nouveaux manufacturiers dans le championnat. Hors, arrive finalement la première course de la saison à Curitiba au Brésil et qu'a-t-on à se mettre sous la dent? Une copie exacte de l'an dernier : Une lutte sans merci entre SEAT et BMW où les 2 manufacturiers s'accusent mutuellement d'avoir un avantage indu, alors que sur la piste les voitures sont tellement près en terme de performance qu'ils n'arrivent simplement pas à s'échanger de positions.

Et Chevrolet? Bien sûr, ils étaient sur place à Curitiba et étaient assez compétitifs pour faire une différence, mais les voitures bleues se sont éliminées elles-mêmes de la compétition à la suite d'erreurs de pilotage et de bris mécaniques pour être finalement blanchies de la feuille de pointage. Combiné au départ d'Alfa Romeo, ils nous restait bien peu de variété dans notre mélange à l'arrivée.

Aucun signe de Honda ou Lada en vue.

N-Technology a manqué de temps pour préparer ses nouvelles Honda Accord. Avec moins d'un mois de préparation depuis la décision, il était impossible qu'ils soient prêts à temps pour le Brésil, mais ils ont confirmé qu'ils devraient être en piste pour la deuxième course de la saison à Puebla au Mexique. L'équipe Russian Bears Motorsport et ses Lada 110 2.0 de leur côté sont encore moins prêts et devraient faire leur première apparition lors des essais officiels de la série le 15 avril à Valencia.

Au premier regard, il peut être tentant de blâmer les équipes pour leur manque de préparation, mais en y regardant plus attentivement, on constate qu'entre la finale de la saison à Macao le 18 novembre dernier et la première manche au Brésil le 29 février, il s'est écoulé à peine plus de 3 mois, ce qui est un délai insurmontable pour construire une toute nouvelle voiture chez des équipes indépendantes.

Avec les trois premières épreuves réparties sur près de trois mois et demi, on peut se demander si le WTCC ne devrait pas plutôt retarder son début de saison d'un mois ou deux, afin de laisser plus de temps aux équipes pour préparer leurs montures.

Cette tactique de lancer la saison le plus tôt possible n'est pas sans rappeler la stratégie qu'utilisait la série Champcar qui présentait toujours une première course très tôt dans la saison, pour profiter du creux médiatique laissé par les autres séries, mais qui tombait ensuite dans l'oubli pour plusieurs semaines en attendant les courses suivantes. À voir ce qui reste aujourd'hui de la série Champcar, on peut se demander si copier leur façon de faire est nécessairement gage de succès.

Qu'à cela ne tienne, nous allons tout de même surveiller avec intérêt la deuxième manche de la saison au Mexique le week-end du 6 avril, en espérant que le début de la saison européenne du WTCC tienne le reste de ses promesses alors que les voitures s'attaqueront au circuit de Valencia en Espagne le 18 du même mois.

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