DTM - 2 à 0 pour Audi

2008-04-24

Après deux week-ends d'action coup sur coup, les machines du DTM sont maintenant au repos jusqu'au 4 mai et l'heure est au bilan du début de saison.

Début en lion pour Audi

Chez Audi, on doit se frotter les mains cette semaine. La nouvelle A4 2008 est tout simplement dominante. Après avoir inscrit la pole et occupé le podium en entier à Hockenheim, les voitures Audi ont ensuite dominé la qualification à Oschersleben en occupant les 4 premières places. Derrière eux, la première Mercedes (celle de Spengler) était à plus d'une demi-seconde de la tête. Le résultat en course fut légèrement plus partagé, alors que derrière les deux premières Audi de Scheider et Tomczyk, on retrouvait dans l'ordre les trois Mercedes de Spengler, di Resta et Green.

Il s'agissait de la première victoire de Scheider dans le championnat allemand, une semaine après avoir inscrit son meilleur résultat à vie lors de la manche initiale à Hockenheim avec une deuxième place. Auteur aussi de deux pole positions en autant de tentatives, le jeune Allemand de 29 ans semble simplement intouchable en ce début de saison.

Mercedes a du rattrapage à faire

Au championnat, les pilotes Audi occupent bien sûr les trois premières places, avec dans l'ordre Scheider, Tomczyk et Ekström. Derrière eux, en quatrième place, on retrouve ensuite le premier pilote Mercedes, Bruno Spengler, avec 7 points de retard sur la première position. Ce déficit semble, à première vue, une mauvaise nouvelle, mais dans le clan Spengler, on se réjouit plutôt d'avoir terminé dans les points lors de ces deux premières épreuves. L'année dernière, Spengler avait fait chou blanc lors des deux premières manches et, malgré une performance exceptionnelle durant le reste de la saison où il a marqué des points à chaque épreuve, il n'a pu combler en totalité le déficit qui le séparait d'Ekström.

Les nouvelles sont encore moins réjouissantes pour le reste du camp Mercedes. Jamie Green et Paul di Resta ont bien récolté quelques points, ce qui les place respectivement 5e et 7e au classement, mais ils n'ont jamais atteint la vitesse nécessaire pour battre les Audi 2008 en piste. La situation est encore pire du côté de Bernd Schneider qui, en deux courses, n'a pu faire mieux qu'une 8e place, ce qui lui donne un mince point au championnat et le 11e rang au cumulatif. Ces résultats décevants ne sont pas attribuables qu'à la malchance, puisque Schneider a qualifié sa Mercedes 2008 en 8e et 10e place lors de ces mêmes courses.

Pour le reste

Bien que ses performances au final n'aient rien de comparable avec celles de Scheider, l'Anglais Oliver Jarvis a démontré beaucoup de vitesse, réussissant, entre autres, à placer sa Audi 2007 en 4e place lors des qualifications d'Orschersleben, devant les 4 Mercedes 2008 et l'Audi 2008 du champion en titre Ekström. Le reste de la saison s'annonce prometteur pour Jarvis, alors qu'il continuera de s'acclimater au poids des machines du DTM, quelques 500 kg plus lourdes que la monoplace qu'il conduisait l'an dernier.

De son côté, Ralf Schumacher n'a rien fracassé à son arrivée dans le DTM. Il a terminé 14e et 10e après avoir chaque fois qualifié sa voiture dans la deuxième moitié de peloton, à environ une demi-seconde derrière Gary Paffett, lui aussi au volant d'une Mercedes 2007. Accordons tout de même le bénéfice du doute à Schumacher, puisque Paffett serait probablement au volant d'une voiture 2008 s'il n'avait pas mis en priorité son rôle d'essayeur chez McLaren F1, car il a, après tout, remporté le championnat 2005 du DTM.

Enfin, il semble que les représentantes de la gent féminine serviront encore cette saison de faire-valoir lors des épreuves du DTM. Les débuts de Katherine Legge ont été extrêmement difficiles. Elle s'est qualifiée dernière à plus d'une seconde de l'avant-dernière place, lors de son baptême à Hockenheim. Elle a ensuite repris un peu les choses en main dans la deuxième course, n'étant qu'à deux dixièmes de seconde de l'avant-dernière place, occupée elle par Susie Stoddart chez Mercedes. L'escouade féminine n'a marqué aucun point pour le moment et, à moins d'un coup de chance incroyable, elle n'en marquera probablement pas non plus d'ici la fin de la saison.

WTCC - Tornade jaune au Mexique

2008-04-17

Tel que prévu, le tracé de Puebla au Mexique a été le théâtre d'une domination totale de SEAT, ce week-end, lors du deuxième rendez-vous du WTCC. En plus d'inscrire ses 3e et 4e victoires en autant de courses, le tracé mexicain a permis à la marque espagnole d'établir un nouveau record, alors que les voitures jaunes occupaient les 6 premières places à l'arrivée de la deuxième course de dimanche. Les 5 premières voitures étant des TDI d'usine, mais on retrouvait aussi au 6e échelon Tom Coronel, au volant d'une SEAT Léon à l'essence standard, inscrite par l'écurie indépendante SUN RED. Après le triomphe de Jordi Gené dans la première épreuve, on a ensuite pu assister à la première victoire de Tiago Monteiro dans le WTCC.

Du côté de Chevrolet, les choses se sont rétablies un peu ce week-end, alors que Nicola Larini a su résister à la meute de Léon pour décrocher un podium lors de la première course. Les voitures bleues ont aussi amassé quelques points avec une 8e place lors de la première course et une 7e dans la seconde, ce qui est un résultat raisonnable compte tenu de l'avantage que semble bénéficier le turbo-compresseur dans ces situations d'air raréfié en altitude.

Week-end à oublier chez BMW

Par contre, du côté de BMW, les choses ont été absolument catastrophiques. D'abord, en qualification, la meilleure des BMW (conduite par Augusto Farfus) n'était qu'en 6e position et la suivante, celle conduite par Felix Porteiro, n'apparaissait qu'en 11e place. La seule chance des représentants de la marque allemande résidait donc dans l'espoir que les pneus de leurs rivaux se dégradent rapidement durant l'épreuve, ce qui ne fut manifestement pas le cas. Au terme des deux épreuves, un seul représentant de BMW, le champion en titre Andy Priaulx, avait réussi à soutirer un petit point avec une 8e place.

Décisions difficiles en vue

Au retour d'Amérique, les dirigeants du championnat ont maintenant un véritable casse-tête entre les mains : doivent-ils ou non restreindre l'entrée d'air des voitures TDI de SEAT? En dépit de l'apparente domination des TDI, il faudra aussi prendre en compte que les BMW ont aussi été déclassées par Chevrolet, de même que la SEAT à l'essence régulière de Tom Coronel. Selon toute vraisemblance, le circuit de Puebla désavantageait donc les voitures à propulsion, mais était-ce assez pour expliquer la différence marquée entre les voitures?

Nous devrons malheureusement patienter plus d'un mois avant d'obtenir réponse, puisque les bolides du WTCC sont en congé jusqu'au 16 mai, alors qu'ils s'attaqueront au tracé de Valencia en Espagne pour le troisième rendez-vous de la saison.

BTCC WTCC - Au tour des Anglais d'affronter l'arrivée du diesel

2008-04-03

Après avoir mis sans dessus dessous le championnat du monde pour voiture de tourisme (WTCC), la technologie turbo diesel prend cette année d'assaut le vénérable BTCC, alors que les Léon de l'équipe d'usine SEAT Sport UK sont équipées du même moteur TDi que leurs cousines du WTCC.

Par contre, contrairement à son apparition dans le championnat du monde, les débuts du TDi à Brands Hatch ont été plutôt discrets, alors que le vice-champion Jason Plato a réussi à inscrire 2 podiums en 3 tentatives et à qualifier la voiture à environ un dixième de seconde de la position de tête, un résultat probablement très près de celui qu'il aurait obtenu avec la SEAT à essence standard.

Partir d'une bonne intention...

Soucieuse d'offrir une fenêtre aux manufacturiers pour présenter des technologies alternatives, la FIA autorise à travers sa règlementation S2000 l'utilisation de moteurs diesel depuis quelques temps déjà. Puisque le BTCC utilise les mêmes spécifications de voitures, il était à prévoir que le diesel y fasse aussi son apparition.

Une fois une réglementation écrite et acceptée, il reste toujours l'étape fatidique de l'application en piste, où on est alors bien loin de la théorie. Bien que les voitures TDi produisent, comme prévu, des temps au tour équivalents à ceux des voitures à l'essence ordinaire, leur comportement en piste pour y arriver est complètement différent. Pénalisées de 30 kg (en grande partie au dessus de l'essieu avant), les voitures diesel sont beaucoup plus lentes en virage, mais produisent aussi beaucoup plus de couple, ce qu'il leur permet de reprendre le terrain perdu en ligne droite et qui devrait équilibrer les performances totales.

Selon Alain Menu, pilote Chevrolet du WTCC et ancien champion du BTCC, cette différence rend, par contre, les dépassements quasi impossibles, car en dépit de la lenteur en virage, le surplus de couple des SEAT se traduit dans les faits par une avance de 4 à 5 longueurs à chaque accélération, à cause de laquelle il devient impossible de dépasser au freinage suivant.

Complexe à équilibrer

Le problème d'équilibrage des performances restera aussi complexe à court terme, car le développement des ajustements de ces voitures doit être repris de zéro, ce qui entraîne inévitablement une plus grande variabilité dans les performances des voitures d'une course à l'autre.  Cette différence est amplifiée par le fait qu'une seule équipe par championnat tourne présentement avec la mécanique diesel. Les manufacturiers tirent alors tous de leur côté de la couverture à chaque épreuve du WTCC, prétendant tantôt que le diesel est handicapé par les restrictions d'entrée d'air qu'on lui impose, alors que de l'autre côté, ce sont les équipes roulant à l'essence standard qui croient qu'elles seront désavantagées.  Par exemple, les dirigeants de Chevrolet prétendent être désavantagés, pour ce week-end, alors que les bolides du WTCC respireront l'air raréfié du Mexique.

La FIA se retrouve donc à chaque week-end à jouer autant aux médiateurs qu'aux organisateurs de course, afin de ne pas perdre l'appui des manufacturiers d'un côté et de l'autre de la clôture. Pour le moment la controverse des combustibles semble vouloir épargner le BTCC, mais parions que, puisqu'elle est la raison d'être des courses, pour voitures de tourisme, la guerre des manufacturiers n'a pas fini de faire jaser cette saison!