DTM - Spengler est condamné à gagner

2008-03-27

Le lancement de la saison 2008 du DTM approche à grands pas, alors que les bolides envahiront les rues de Düsseldorf pour saluer leurs fans le 6 avril prochain et ensuite s'affronter une première fois sur le tracé d'Hockenheim le week-end suivant. Pour une quatrième année consécutive, le Québécois Bruno Spengler prendra part au prestigieux championnat allemand et cette fois, un seul résultat pourra le satisfaire : remporter le championnat des pilotes.

Rappelons qu'après une première saison d'apprentissage chez Persson Motorsports, Spengler a ensuite terminé les éditions 2006 et 2007 du championnat en deuxième place avec l'équipe officielle de Mercedes. Une première fois derrière son coéquipier Bernd Schneider, alors que celui-ci remportait son cinquième titre, et une deuxième fois l'an dernier derrière Mattias Ekström, lui sur Audi.

La déception de ProDrive

Spengler devra d'abord profiter de cette saison pour démontrer sa force de caractère face à l'adversité. Suivant son excellente saison l'an dernier, de multiples rumeurs l'envoyaient cet hiver comme troisième pilote chez ProDrive, le projet F1 de David Richards, qui devait rouler avec des châssis clients de chez McLaren. Le projet est par contre toujours en attente, car la fin des accords de la Concorde en 2007 n'a pas pour le moment donné lieu à des changements officiels sur l'utilisation de châssis clients, bien que Toro Rosso et Super Aguri en utilisent déjà. Ce contretemps laisse donc Spengler attendre une année supplémentaire devant la porte de la F1 et le jeune Québécois devra rapidement ramener son attention sur le DTM plutôt que ruminer la déception, car ça piaffe d'impatience derrière lui.

Compétition à l'interne

Il devra d'abord se méfier de l'Écossais Paul di Resta, qui a connu une saison recrue exceptionnelle l'an dernier : au volant d'une voiture vieille de 2 ans, il a su terminer la saison au cinquième rang du championnat, récoltant au passage 4 podiums. Il n'en fallait pas moins pour que Mercedes lui offre une voiture aux spécifications 2008 dès cette année.

La quatrième Mercedes 2008 (l'autre étant confiée à Schneider) sera quant à elle confiée à l'Anglais Jamie Green qui, tout comme Spengler, est arrivé dans le DTM en 2005 après un passage remarqué en F3 européenne. Après une impressionnante première saison dans le DTM, il n'avait par contre jamais réussi à enlever la victoire, jusqu'en fin de saison l'an dernier où il a remporté les deux dernières épreuves. Green risque d'être menaçant cette saison, si on se fie aux autres pilotes de sa trempe qui se mettent à éclore littéralement une fois la barrière de la première victoire franchie.

Outre ces pilotes d'usine de Mercedes, il ne faut pas oublier les pilotes des écuries clientes qui voudront gravir les échelons jusqu'aux 4 voitures officielles. En particulier, Mercedes a mis sous contrat cette année Ralf Schumacher, qui fera ses classes dans une voiture de l'an dernier avec l'intention de graduer rapidement. Schumacher aura comme équipier un jeune Allemand de 23 ans du nom de Maro Engel. Ce dernier en sera à ses premières armes dans une voiture de tourisme, mais il a réussi à obtenir 3 victoires et 8 podiums l'an dernier dans le relevé championnat de F3 anglais et il aura tout l'espace nécessaire pour progresser, alors que les projecteurs seront braqués sur son célèbre coéquipier.

Tous ces facteurs combinés mettront donc beaucoup de pression sur les épaules de Bruno Spengler lorsqu'il attaquera le circuit d'Hockenheim le 13 avril en après-midi, et on ne peut que lui souhaiter que Mercedes lui fournisse une voiture 2008 lui permettant d'être à la hauteur de ces attentes...

WTCC - La suite des choses

2008-03-20

Les Anglais l'appellent Silly Season. Ici, notre terme pour désigner cette période de l'année est beaucoup moins évocateur : intersaison. N'en demeure pas moins qu'il est le moment le l'année où courent les rumeurs les plus folles à propos du sport automobile. Les longs mois d'hiver nous donnent amplement le temps d'imaginer des saisons de rêve avec des affrontements spectaculaires et de grilles de départ qui débordent de voitures.

Le WTCC a bien sûr contribué à ces rêveries cet hiver, alors que l'on a vu apparaître, non pas de simples rumeurs, mais des annonces officielles de deux nouveaux manufacturiers dans le championnat. Hors, arrive finalement la première course de la saison à Curitiba au Brésil et qu'a-t-on à se mettre sous la dent? Une copie exacte de l'an dernier : Une lutte sans merci entre SEAT et BMW où les 2 manufacturiers s'accusent mutuellement d'avoir un avantage indu, alors que sur la piste les voitures sont tellement près en terme de performance qu'ils n'arrivent simplement pas à s'échanger de positions.

Et Chevrolet? Bien sûr, ils étaient sur place à Curitiba et étaient assez compétitifs pour faire une différence, mais les voitures bleues se sont éliminées elles-mêmes de la compétition à la suite d'erreurs de pilotage et de bris mécaniques pour être finalement blanchies de la feuille de pointage. Combiné au départ d'Alfa Romeo, ils nous restait bien peu de variété dans notre mélange à l'arrivée.

Aucun signe de Honda ou Lada en vue.

N-Technology a manqué de temps pour préparer ses nouvelles Honda Accord. Avec moins d'un mois de préparation depuis la décision, il était impossible qu'ils soient prêts à temps pour le Brésil, mais ils ont confirmé qu'ils devraient être en piste pour la deuxième course de la saison à Puebla au Mexique. L'équipe Russian Bears Motorsport et ses Lada 110 2.0 de leur côté sont encore moins prêts et devraient faire leur première apparition lors des essais officiels de la série le 15 avril à Valencia.

Au premier regard, il peut être tentant de blâmer les équipes pour leur manque de préparation, mais en y regardant plus attentivement, on constate qu'entre la finale de la saison à Macao le 18 novembre dernier et la première manche au Brésil le 29 février, il s'est écoulé à peine plus de 3 mois, ce qui est un délai insurmontable pour construire une toute nouvelle voiture chez des équipes indépendantes.

Avec les trois premières épreuves réparties sur près de trois mois et demi, on peut se demander si le WTCC ne devrait pas plutôt retarder son début de saison d'un mois ou deux, afin de laisser plus de temps aux équipes pour préparer leurs montures.

Cette tactique de lancer la saison le plus tôt possible n'est pas sans rappeler la stratégie qu'utilisait la série Champcar qui présentait toujours une première course très tôt dans la saison, pour profiter du creux médiatique laissé par les autres séries, mais qui tombait ensuite dans l'oubli pour plusieurs semaines en attendant les courses suivantes. À voir ce qui reste aujourd'hui de la série Champcar, on peut se demander si copier leur façon de faire est nécessairement gage de succès.

Qu'à cela ne tienne, nous allons tout de même surveiller avec intérêt la deuxième manche de la saison au Mexique le week-end du 6 avril, en espérant que le début de la saison européenne du WTCC tienne le reste de ses promesses alors que les voitures s'attaqueront au circuit de Valencia en Espagne le 18 du même mois.